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"On n'est pas sérieux quand on a 17 ans".
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5 février 2012

Pour une nouvelle rémunération de l'activité artistique !

Megaupload, Deezer, Spotify, The Pirate Bay, iTunes, mp3, peer-to-peer, streaming, torrents, eMule... Tous ces mots sont âgés de moins de dix ans et pourtant nous les utilisons au quotidien. Comme la radio, la K7 ou le CD en leur temps, ils font aujourd'hui craindre un effondrement de la musique. Rien que ça. Malgré cette peur, la musique se porte très bien ! Ou du moins officieusement, car de manière officielle elle serait confrontée à un danger qui pourrait lui être fatal... Internet a fait muter ce domaine plus que ne l'ont fait d'autres évolutions du support musical. Dématérialisation, apparente gratuité et partage facilité des œuvres s'appliquent pour son cas, mais pas uniquement. Le cinéma, le livre et la presse sont aujourd'hui menacés. L'Hadopi et la toute récente ACTA ont pour objectif de lutter contre cette prétendue mise à mort de l'activité culturelle... Pourtant, ne serait-il pas temps, plutôt que de punir ceux qui profiteraient des nouvelles possibilités offertes par Internet, de réfléchir et de s'adapter ? En somme, l'État ne devrait-il pas muter, se moderniser, pour se trouver enfin à la même longueur d'onde que ses citoyens ? Il semble en effet avoir un train de retard qu'il faut aujourd'hui rattraper en réalisant un considérable bond en avant.

 

Notons tout d'abord que tenter de punir les « pirates » informatiques semble aujourd'hui bien illusoire. Avec le développement de la toile, nombreux sont les stratagèmes plus ou moins simples qui permettent à tout utilisateur de contourner les nombreux filets tendus par les instances de contrôles. Loin de tous les connaître, j'en connais cependant suffisamment pour affirmer que se connecter sur la box de voisins est enfantin, et camoufler son adresse IP l'est tout autant. De plus, la lutte contre la fermeture de Wikileaks et celle plus récente de Megaupload ont montré que l'usage de la force, si virtuelle soit elle, contre les internautes était peine perdue. Sites miroirs, hébergeurs fantômes et d'autres procédés permettent de contrecarrer les plans de ces instances.

Par ailleurs, Internet a aussi favorisé l'émergence de nouveaux moyens de production pour les artistes. De nombreux sites ont éclos sur la toile où l'internaute devient actionnaire de la production d'un artiste. Voilà un point sur lequel s'appuyer ! Nous savons aussi que les artistes aujourd'hui ripostent à la chute des ventes de CD par une augmentation du nombre de concerts réalisés. De plus, le partage des artistes augmente leur visibilité et par enchainement, des droits à l'image perçus par ces derniers. Ainsi en 2008, 66,6% du revenu cumulé des musiciens français provenait de ces mêmes droits. En somme, pourquoi ne pas préconiser la mise en ligne de titres dans de grandes banques à mp3 où l'écoute serait libre, stimulée par le partage incessant sur les réseaux sociaux, et à la suite de laquelle l'internaute pourrait décider de participer au financement de la tournée de l'artiste ? Ainsi, plus besoin de maisons de disques, propres à réaliser la production la plus lucrative possible, loin de toute considération artistique. Plus de liberté pour l'auditeur, un choix des musiciens produits rendu à la population... Reste le problème des revenus. Lorsque l'on sait que des artistes comme le groupe anglais Muse réalisent en une performance l'équivalent de la vente de 100000 CD, remarquons que ces superstars n'ont pas à s'en faire. Mais entre revenus des concerts, des droits à l'image, des produits dérivés... Le modèle est-il si intenable que cela ? Si c'était le cas, reste la possibilité de mettre en place un redevance musicale dégrèssive en fonction du volume des dons faits dans le système évoqué auparavant. Un monde de la musique qui redonne le choix à l'auditeur, qui se révèle plus juste pour l'artiste et où les maisons de disques arrêtent de ne produire que de grandes pointures lucratives en laissant la porte fermée aux talentueuses jeunes pousses... serait-ce réellement impossible ?

 

Passons à d'autres cas. Dans l'histoire bien garnie du cinéma, jamais nous ne sommes autant allés nous rassembler dans les salles obscures que lors de cette année 2011. The Artist, Intouchables, La Guerre Est Déclarée, Polisse... De nombreux films français ont atteint les sommets. Comme dans le cas de la musique, le support physique semble perdre petit à petit du terrain. Dans cette situation également, cette perte profite à une nouvelle manière de consommer. La VOD (Vidéo à la demande) progresse. Comment faire pour que reste viable économiquement le cinéma français ? S'appuyer encore davantage sur les entrées au cinéma peut être une option. Une légère augmentation du prix des films proposés par VOD une deuxième. Une redevance couplée à celle évoquée pour la musique également. Celle-ci pourrait être progressive, fonction du nombre de films visionnés. Dans l'ère de l'instantanéité et de l'éphémère, la vidéo à la demande, véritable location immatérielle instantanée, semble vouée à perdurer !

 

Internet, si complet soit-il, ne comprend pas des informations nécessaires pour chiffrer ces mesures... Pourtant, les solutions existent, dans ce cas aussi, pour lutter contre les fléaux du piratage sans s'attaquer à celui-ci. Ce qui reviendrait au vu des expériences passées à tenter contenir un torrent à l'aide d'une passoire.

 

Le web allié des artistes serait-il un joli rêve sorti de mon imagination ? Ne pourrait-il pas être une belle alternative à la production mercantile que tente de préserver l'État qui s'emploie à contrôler toujours davantage ? Il semble que des solutions peuvent être imaginées.

La société française s'adapte aux nouvelles technologies. Internet devient de plus en plus maitrisé par chacun, et cela ne semble pas prêt de changer. L'adaptation des politiques publiques est ainsi inévitable. A quand la fin d'une rigidité datée ? Vive la modernité ! Concluons ici en citant Danton, comme pour appeler une révolution culturelle : «De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace » !

 

 

(Pour tous ceux qui serait passés à côté (soit beaucoup de monde), je vous invite à vous informer sur l'ACTA. Voir la vidéo 'ACTA pour les nuls' sur Youtube... Vous allez voir, ça va vous faire frissonner !)

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